Développeur Web

Le ministère du développement numérique impose l’utilisation des applications russes (messagerie, tchat, service de visio-conférence) aux fonctionnaires et à toutes les institutions publiques (médecins, enseignants) avant la fin de l’année 2021. La correspondance professionnelle doit être limitée aux applications nationales, officiellement pour des motifs de confidentialité des échanges. La décision s’inscrit dans un contexte de critique contre les services Zoom ou Microsoft. 

Echelon est le nom de code utilisé durant de nombreuses années par les services de renseignements des États-Unis pour désigner une base d'interception des satellites de télécommunications commerciaux. Par extension, le réseau Echelon désigne le système mondial d'interception des communications privées et publiques (SIGINT), élaboré par les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande dans le cadre du traité UKUSA. Ce réseau est resté totalement inconnu du grand public pendant plus de 40 ans. C’est en 1988 qu’un journaliste écossais, Duncan Campbell, dévoile le projet Echelon, dans un article intitulé « Somebody's listening ». À l'époque, celui-ci ne fait pas grand bruit et les médias s'y intéressent peu. Au cours des années 1990, il y aura de plus en plus de demandes de clarification, jusqu'à une investigation du Parlement européen.

DEMOS est le premier réseau qui a permis de connecter l'URSS au reste du monde. Il est conçu  à l'l’Institut Kourtchatov de recherches nucléaires (KIAE), à Moscou. Il est d'abord conçu pour être un réseau interne de l'Institut mais il s'agrandit en établissant des connexions avec trois centres de recherche nucléaire et cybernétique. 
Pendant la perestroïka, une loi de 1987 permettant la création de petites entreprises privées,  provoque le départ d'une partie de l'équipe travaillant sur DEMOS qui part développer Relkom (""Reliable Communications""), premier fournisseur d'accès à internet (FAI) de l'Union Soviétique. Il gère l'extension du nom de domaine .su. En 1991, il compte plus de 800 clients. Les abonnés à Relkom ne peuvent accéder à des contenus hors-URSS. 


Pendant la perestroïka, une partie de l'équipe travaillant sur DEMOS quitte l'Institut Kourtchatov pour développer Relkom. Relkom pour "Reliable Communications" ou communication fiable est le premier fournisseur d'accès à internet (FAI) de l'Union Soviétique. Il gère l'extension du nom de domaine .su. En 1991, il compte plus de 800 clients. Les abonnés à Relkom ne peuvent accéder à des contenus hors-URSS. 

Le nom de domaine en .ua est attribué à l'Ukraine par l'IANA (Internet Assigned Numbers Authority) dépendant de l'ICANN le 12 janvier 1992. il s'agit du domaine de premier niveau national (country code top level domain). Son attribution à l'Ukraine montre l'accès du pays à l'indépendance numérique après la disparition de l'Union soviétique le 31 décembre 1991.

Le 7 avril 1994, le premier site internet portant le nom de domaine .ru est enregistré par la compagnie Demos, l’un des premiers fournisseur d'accès internet du pays. Il s’agit d’un catalogue de liens nommé « Russia on the Net », à une époque où les moteurs de recherche n’existent pas encore. 

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La loi permet au FSB (héritier du KGB) de surveiller toutes les communications des citoyens (même les communications numériques) après obtention d'un mandat de la part d'un tribunal. Un amendement du 5 janvier 2000 donne ce pouvoir aux autorités fiscales, à la police (ministère de l'Intérieur), aux forces de sécurité, aux douanes et à la police des frontières.

Le système SORM-1 (Système pour activité d'enquête opératoire) est instauré et oblige les opérateurs de télécommunications à installer du matériel fourni par le FSB pour surveiller les communications des citoyens russes. "https://www.statewatch.org/statewatch-database/russia-surveillance-of-communications/

https://siecledigital.fr/2021/03/05/russie-interieur-du-red-web/"

La directive 95/46/CE est une ancienne directive de l'Union européenne abrogée le 25 mai 2018 qui constituait le texte de référence en matière de protection des données à caractère personnel. Publiée au Journal officiel de l'Union européenne du 23 novembre 1995, elle est officiellement intitulée « directive 95/46/CE du Parlement européen et du Conseil, du 24 octobre 1995, relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données ». Elle ne couvre pas les données personnelles traitées dans le cadre du troisième pilier de l'UE, à savoir la coopération policière et judiciaire en matière pénale, ce qui inclut l'ensemble des fichiers de police, de justice et de renseignement. Par ailleurs, elle ne concerne que la réglementation des États-membres ; les données personnelles collectées par des institutions communautaires sont régies par le règlement 45/2001, lequel institua le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD). La directive 95/46/CE institua, elle, le G29 afin de coordonner l'activité des différentes autorités de protection des données personnelles. Cette directive a été rendue caduque par le Règlement général sur la protection des données adopté en 2016 (et entré en vigueur en mai 2018).

Le moteur de recherche Yandex.ru, développé par Arkady Volozh et Ilya Segalovich au sein de l'entreprise Comptek, est lancé publiquement en 1997. Il est fondé sur une analyse morphologique de la langue russe et range les documents en fonction de leur pertinence en fonction d'une requête donnée.  Lors de son lancement, le moteur de recherche se fonde sur l'analyse de 5000 sites. L'algorithme du moteur de recherche n'est pas rendu public. Yandex (pour Yet another indexer) est le moteur de recherche le plus utilisé sur le réseau web russophone où il est en concurrence avec Google. 

Le système SORM-2 (Système pour activité d'enquête opératoire) permet, en plus de SORM-1, de surveiller toutes les communications numériques. Les fournisseurs d'accès internet doivent obligatoirement installer un périphérique spécial, à leurs propres frais, pour permettre au FSB de surveiller les communications et transactions sur internet. En janvier 2000, le président Vladimir Poutine élargit la loi sur les enquêtes opérationnelles et permet à sept agences de sécurité fédérale d'accéder aux données recueillies par SORM. 

Le Safe Harbor, ou la sphère de sécurité, est un ensemble de principes qui permettaient à certaines entreprises américaines − dépendant de l'autorité du département du Commerce des États-Unis, à savoir les principales entreprises sauf les banques et les compagnies d'assurance − de certifier qu'elles respectaient la législation de l'Espace économique européen (EEE) afin d'obtenir l'autorisation de transférer des données personnelles de l'EEE vers les États-Unis. Le 6 octobre 2015, la Cour de justice de l'Union européenne invalide l'accord Safe Harbor (voir cas Schrems). La Cour tout en considérant que les États-Unis n'offrent pas un niveau de protection adéquat aux données personnelles transférées, rappelle que « la législation permettant aux pouvoirs publics d’accéder de manière généralisée au contenu des communications électroniques doit être considérée comme compromettante pour l’essence même du droit fondamental au respect de la vie privée » et ajoute qu'un État membre doit pouvoir vérifier si les transferts de données personnelles entre cet État et les États-Unis respectent les exigences de la directive européenne sur la protection des données personnelles. Les négociations Europe-Etats-Unis déboucheront par la suite sur l'accord Privacy Shield.

La Convention sur la cybercriminalité, aussi connue sous le nom la Convention de Budapest sur la cybercriminalité ou encore Convention de Budapest, est le premier traité international qui tente d'aborder les crimes informatiques et les crimes sur Internet. Elle couvre tant la pornographie infantile, que l'atteinte au droit d'auteur et les discours haineux. Elle harmonise certaines lois nationales et améliore les techniques d'enquêtes en améliorant la coopération entre les Etats. De plus, elle renforce la protection des droits et libertés de l'homme en enjoignant les signataires à appliquer  la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et d'autres instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme. Elle promeut une application des lois qui intègre le principe de proportionnalité. Elle a été rédigée par le Conseil de l'Europe avec la participation active d'observateurs délégués du Canada, du Japon et de la Chine. À la fin d'août 2011, elle est signée par plusieurs pays européens. En mars 2019, 63 pays incluant Canada, Japon, Philippines et États-Unis ont ratifié la convention.

La loi prévoit la régulation par l'Etat des activités des opérateurs de téléphonie mobile, des FAI et d'autres acteurs publics et privés fournissant les services dans le domaine des communications. Depuis son adoption de nombreux amendements ont été introduits imposant à chaque fois de nouvelles contraintes aux acteurs concernés mais également aux simples utilisateurs.

Google se lance sur le marché russe en 2005, au moment où l’écosystème russe des plateformes et services domestiques est déjà bien développé. A partir de ce moment, et contrairement au reste du monde où Google est un leader incontestable, les Russes et les citoyens de certains autres pays postsoviétiques disposent d’un choix entre les géants mondiaux et leurs équivalents russes. 

Il s'agit de la première version de la loi "Sur l'information, les technologies de l'information et la protection de l'information". La loi introduit la notion de "régulation par l'Etat du secteur des technologies numériques". Depuis son adoption, de nombreux amendements ont été apporté à cette loi. Ces amendements ont pris forme de nouvelles lois permettant à l'Etat de renforcer son contrôle sur Internet avec notamment la loi sur "l'Internet souverain" 90-FZ. Ces lois instaurent également des "listes noires" de sites interdits.

L'entrepreneur Pavel Durov enregistre le nom de domaine VKontakte en 2006 lors d'un forum d'étudiants à l'Université d'Etat de Saint-Pétersbourg. Le réseau social est enregistré en tant que société russe à responsabilité limitée, après plusieurs mois en bêta test. Le site gagne progressivement en popularité et compte 100 000 utilisateurs en 2007, dépassant le réseau social "Odnoklassniki". Le réseau social présente un design proche et des fonctionnalités similaires à celles de Facebook : création de profils, diffusion de contenus, interactions avec les autres utilisateurs...

La loi, adoptée le 27 juillet 2006 et entrée en vigueur en 2007, introduit des règles relatives à la collecte, au traitement et à l'utilisation des données personnelles. Depuis son entrée en vigueur cette loi a subi plusieurs modifications notamment concernant la circulation transfrontalière des données des utilisateurs de l'Internet russe, le stockage de ces données sur les serveurs se trouvant sur le territoire russe ainsi que les modalités de collecte des données et de leur usages par divers acteurs du numérique. Ces derniers doivent faire face désormais à de nombreuses contraintes et sanctions sévères en cas de violation des normes de cette loi.

Google lance son propre browser, Chrome, qui connaît un grand succès face à Internet Explorer et Firefox. 

Le Parti pirate de Russie se constitue en 2009 et réunit son premier congrès en 2010. Il se revendique du projet pirate international qui entend refonder par le numérique les pratiques démocratiques. En Europe, les partis pirates se légitiment par la lutte contre les lois de régulation d’internet, comme la loi Hadopi en France ou la loi SOPA (Stop Online Piracy Act) et PIPA (Protect Intellectual Property Act) aux Etats-Unis destinées à contrôler les fournisseurs d'accès et les moteurs de recherche. Les partis pirates soutiennent le site Wikileaks et dénoncent les poursuites contre Julien Assange. En Russie, le parti pirate (Piratskaia Partia Rossii) est créé sans enregistrement officiel. En 2010, Pavel Rassoudov, étudiant en psychologie politique, en est élu président. 

25 ans après la naissance du HTML, celui-ci instaure sa cinquième version qui transforme les pages web qui étaient encore assez statiques en programmes informatiques. 

La chaîne de télévision indépendante Dozhd' est créée en 2010 par la journaliste Natalya Sindeeva. Elle propose un contenu généraliste : informations, politique, culture, documentaires, économie. En 2011-2012, la chaîne couvre les manifestations contre les fraudes électorales et contribue à leur visibilité médiatique. Lors de sa création, la chaîne était diffusée sur internet et sur le câble. Depuis 2014, elle est seulement diffusée en ligne (la chaîne ayant été déconnectée du câble). Le déclin de ses ressources publicitaires subséquents conduit la chaîne à instaurer un mur de paiement (abonnement) pour l'accès à ses contenus. 

Le 11 décembre 2010, environ 5 000 personnes se sont rassemblées sur la place du Manège pour un rassemblement dédié à la mémoire de Yegor Sviridov, un supporter du "Spartak" qui avait été tué lors d'une bagarre entre supporteurs. Le rassemblement tourna à l'émeute, et la foule s'en prit à des personnes originaires des républiques du Caucase du Nord et d'Asie centrale faisant de nombreux blessés et un mort. Les manifestants se sont notamment mobilisés à travers des sites Internet (voir publication).

La ligue pour un internet sûr (Liga bezopasnogo interneta) est créée à Moscou en 2011 pour contribuer à la moralisation de l'internet russe et enrôler les citoyens dans des activités de surveillance de basse intensité. La ligue contribue à l'élaboration de la loi sur les blocages de sites portant atteinte aux valeurs familiales et à la santé des enfants adoptée en 2011. Elle est soutenue par la députée conservatrice Elena Mizulina et l'entrepreneur orthodoxe Konstantin Malofeev en coopération avec quatre fournisseurs d'accès internet. La ligue, dirigée par Denis Davydov, crée des cyber-patrouilles (kiberdruzhinniki) pour exercer un contrôle des contenus en ligne, revendiquant près de 20000 membres dans l'ensemble du pays au milieu des années 2010. 

En mai 2011, le réseau social VKontakte et la Ligue pour un internet sûr signent un mémorandum de coopération, autorisant les cyber-patrouilles de la Ligue à rechercher les contenus illégaux, relevant notamment de la pornographie enfantine sur le réseau social et à les signaler auprès des agences de maintien de l'ordre. D'après les responsables de VKontakte, les matériaux illégaux ne peuvent être supprimés que sur demande du ministère de l'intérieur.

En 2011, le ministère de la Justice refuse d'enregistrer le Parti pirate de Russie (Пиратская Партия России). Le Parti réunit pourtant un congrès rassemblant 93 délégués de 46 sections régionales dans l'ensemble de la Fédération de Russie (un parti doit être présent dans la moitié au moins des 85 sujets de la Fédération pour prétendre à un enregistrement officiel). Le ministère refuse l'enregistrement du parti en raison de son appellation faisant référence au piratage. Le ministère refuse à nouveau l'enregistrement du parti en 2013 et en 2014.

La Fondation de lutte contre la corruption est créée par Aleksei Navalny en 2011. Elle compte environ 30 salariés et de nombreux volontaires qui mènent  des enquêtes sur la corruption et l'enrichissement illégal des dirigeants russes. La Fondation soutient les projets RosZhKKH, RosYama et RosPil. 

En novembre 2011, Roman Badanine, le rédacteur en chef adjoint du site d'information gazeta.ru, décide, en l’absence de son rédacteur en chef, de ne pas publier la bannière publicitaire du parti du pouvoir Russie Unie. Il estime alors que cette publicité politique est négative pour l’image du site. A sa place, il publie en « une » la « carte des infractions » (karta naruchenij) élaborée en collaboration avec l’ONG Golos qui recense les fraudes à l’approche des élections.  Le directeur général des éditions Kommersant, qui possède le site, lui demande de retirer cette carte. Roman Badanine refuse et préfère quitter gazeta.ru. La direction de Kommersant n’évoque pas publiquement de problème politique mais reproche à Roman Badanine d’avoir outrepassé ses fonctions. Elle souligne que sa décision de ne pas publier la bannière publicitaire de Russie Unie a fait perdre à gazeta.ru une coquette somme d’argent. Après le départ de R. Badanin, la carte des infractions électorales est retirée du site. Le rédacteur en chef de gazeta.ru, Mikhail Kotov, souligne qu’elle a été supprimée pour de simples raisons économiques car elle occupait un emplacement "commercial".  A l’issue du conflit, c’est d’ailleurs Badanine lui-même qui a donné son congé en estimant que sa ligne éditoriale ne convenait plus à sa direction et à ses propriétaires. 

Les personnes mobilisées diffusent des informations via les réseaux sociaux russes et étrangers (Vkontakte, Facebook) et envoient des vidéos témoignant des falsifications directement sur Youtube. Du fait des arrestations arbitraires de manifestants en 2012, ce moment correspond aussi à une prise de conscience de la nécessité de protéger ses communications sur internet et de sécuriser ses données 

Entrée en vigueur de la loi fédérale n°121-FZ, visant à « réguler les activités des organisations non commerciales qui agissent avec la fonction d’agent de l’étranger ». La loi oblige les ONG bénéficiant d’un financement de l’étranger et ayant une « activité politique » - une formule aux contours flous - à s’enregistrer sous cette dénomination controversée.

Entrée en vigueur de la loi sur la liste noire des sites Web (N° 139-FZ). Il s'agit d'un amendement à la Loi sur la protection des enfants. La loi cré un registre de noms de domaine (URL, adresses IP et pages Web) contenant des informations prétendument illégales. Elle est censée lutter contre la pornographie juvénile, les contenus liés à la drogue et aux appels au suicide.

Les difficultés rencontrées par le parti pirate lors des élections conduisent ses militants à chercher d'autres formats d'action. En 2012, certains d’entre eux créent une association pour la défense des libertés en ligne sous le nom de Roskomsvoboda, en réponse ironique à Roskomnadzor, l’agence de surveillance des communications russes, qui commence alors à bloquer des sites internet. Initialement, « Le parti pirate et Roskomsvoboda : c’est la même chose » affirme A. Kozliuk. L’association est animée par plusieurs membres du parti pirate aux profils complémentaires. Le parti et l'association lancent des projets conjoints. 

En réponse au blocage de la Bibliothèque de Moshkov, une des plus grandes bibliothèques numériques russes, le journaliste et éditeur Maxime Moshkov a modifié les paramètres de son site web, en remplaçant l'addresse IP associée à son nom de domaine par l'addresse IP du Ministère de la Justice, ce qui a conduit à son blocage, notamment, par l'opérateur NetByNet. Cette technique, appellée par la suite "attaque DNS" ou "guerilla DNS" sera réutilisée en 2017 et 2018. 

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Révélations_d%27Edward_Snowden

Les révélations d'Edward Snowden commencent avec un important volume de documents (d'abord estimé entre 15 et 20 000, chiffre ensuite constamment réévalué à la hausse pour atteindre 1,7 million en décembre 20131) transmis par l'ancien agent de la CIA et consultant de la NSA Edward Snowden à deux journalistes, Glenn Greenwald et Laura Poitras, et progressivement rendus publics à partir du 6 juin 2013 à travers plusieurs titres de presse. Elles concernent la surveillance mondiale d'internet, mais aussi des téléphones portables et autres moyens de communications, principalement par la NSA.

Le 6 juin 2013, The Guardian commence à publier une partie des révélations, et parle dans un premier temps de sa source comme un lanceur d'alerte anonyme, ex-agent de la CIA et ex-analyste contractant de la NSA. Depuis cette date, de nombreux autres médias et en particulier, The New York Times, The Washington Post, The Intercept, Der Spiegel, El País, Le Monde, L'espresso, O Globo, South China Morning Post, ProPublica, Australian Broadcasting Corporation, Canadian Broadcasting Corporation, NRC Handelsblad, Sveriges Television, Wired, New Zealand Herald et Todo Noticias (es) ont révélé successivement les détails opérationnels de la surveillance réalisée par la NSA et ses partenaires internationaux.

En 2013, 2014 et 2015, les révélations ont et continuent de contribuer à faire connaître au grand public l'ampleur des renseignements collectés par les services secrets américains et britanniques. 

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Ancien employé de la CIA et de NSA, Edward Snowden rend publiques les informations sur les systèmes d'écoute téléphonique et les programmes de surveillance sur Internet utilisés par les services gouvernementaux des Etats-Unis. Il obtient un droit de résidence en Russie. Les alertes de Snowden alimenteront par la suite le renforcement des politiques de contrôle de l'espace numérique en Russie.

La loi Fédérale № 187-FZ «Sur l'amendement de lois de la Fédération de Russie concernant les questions de protection des droits intellectuels dans les réseaux d'information et de communication", dite la "loi antipirate" permet de bloquer des sites qui contiennent du contenu illégal du point de vue du respect des droits d'auteur. Dans sa première version, cette loi ne s'appliquait qu'au contenu audiovisuel. La loi introduit la notion d'"intermédiaire d'information", fixe la procédure pénale unique pour les affaires concernant les violations de droits d'auteur et confie à Roskomdadzor le soin d'enquêter sur les plaintes ainsi que de dresser une "liste noire" des sites pirates à bloquer.

Pavel Durov, fondateur de la plateforme de réseau social VKontakte, crée avec son frère Nikolai la messagerie chiffrée Telegram.

The Insider (theins.ru) est un site d’information créé en 2013 par le journaliste Roman Dobrokhotov. Le site publie « des enquêtes, de l’analyse, les dernières nouvelles de Russie et du monde, pour savoir aujourd’hui ce que les autres sauront demain » . Il a mis en place une rubrique intitulée « Antifake » (à côté des rubriques « Politique », « Corruption », « Société »). Dans cette rubrique sont publiées des contre-enquêtes pour dévoiler les mensonges du pouvoir et vérifier les informations officielles (fact checking). Le site est enregistré en Lettonie. Il n’a pas de bureaux à Moscou et utilise des espaces de coworking pour ses réunions éditoriales. Il n’a pas d’équipe salariée mais rémunère des journalistes free lance en honoraires. Il entend ainsi échapper aux pressions économiques et politiques. 

Le FSB met à jour l'équipement de SORM (Système pour activité d'enquête opératoire) à l'occasion des jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi. Toutes les communications de Sotchi sont capturées et filtrées par deep packet inspection (DPI) et sont stockées à long terme. Roskomnadzor adresse des amendes aux FAI locaux qui n'installent pas l'appareillage SORM-3.

Le World Wide Web Consortium (W3C) – organisme de standardisation du Web – décide d’intégrer les systèmes de protection des contenus au sein du HTML5. Ce sujet fait polémique à l'époque, allant à l'encontre de l'ouverture du Web. La fondation Mozilla cède finalement et recommande d'intégrer les Digitla Rights Management (DRM). Le W3C valide définitement ce standard en 2017.

Suite à l'annexion de la Crimée, la Russie a donné 9 mois aux entreprises locales de télécommunication et aux médias pour s'adapter aux nouvelles règles juridiques, ré-engregistrer leurs entreprises et obtenir de nouvelles licences, faute de quoi ces entreprises risquaient d'être fermés. De nombreux FAIs ont alors annoncé des changements dans leur fonctionnement (comme la hausse de prix des tarifs). Les utilisateurs ont commencé à remarquer des différences en termes de qualité et de coût d'Internet, ainsi que des cas de blocages, auparavant inexistants. 

Le 26 janvier 2014, la télévision indépendante Dozhd' organise un sondage sur son site internet, posant une question considérée comme provocatrice : "Pendant la seconde guerre mondiale, aurait-il été préférable que Leningrad se rende pour sauver des centaines de milliers de vie ?". Trente minutes plus tard, la chaîne retire le sondage mais sa politique éditoriale est remise en cause par les plus hauts responsables du pays et les associations de vétérans de la seconde guerre mondiale. Le Président de l'Association de la Télévision câblée de Russie (AKTR) décide d'exercer les "fonctions de censure" et de cesser la diffusion de Dozhd' sur le câble. Réduite à sa diffusion en ligne, la chaîne change de modèle économique et rend payant ses contenus. 

Entrée en vigueur d'un amendement à la loi sur l'information. Il permet à Roskomnadzor, sur ordre du procureur général, de bloquer immédiatement, sans décision de justice, tout site Internet diffusant des appels à des émeutes de masse ou à l'extrémisme. Les sites interdits sont inscrits sur le registre tenu par RKN qui assure la surveillance sur les FAI par l'intermédiaire des boîtiers Revizor. La loi sur les blocages des contenus extrémistes instaure des rapports différenciés entre les acteurs du marché telecom russes et étrangers, les compagnies russes sont obligées de se soumettre à la loi alors que les Big tech tantôt négocient tantôt résistent à l'obligation de bloquer le contenu illicite. 

Le 12 mars 2014, alors que la crise diplomatique et militaire autour de l’Ukraine et de la Crimée fait la « une » des journaux occidentaux comme russes, la rédactrice en chef du site lenta.ru, Galina Timchenko, est licenciée par le nouveau propriétaire du site, Aleksandr Mamut. Cette sanction intervient à la suite d’un « avertissement » de Roskomnadzor reçu par le journal. Dans une interview réalisée en Ukraine avec l’un des leaders du mouvement nationaliste ukrainien « Pravij sektor » (Secteur de droite), l’envoyé spécial de lenta.ru, Ilya Azar, a inséré un lien vers les propos d’un des responsables de ce mouvement. Ce lien et la citation auquel il renvoie sont considérés par l’organe de surveillance des médias comme « extrémistes ». 

Le 12 mars 2014, alors que la crise diplomatique et militaire autour de l’Ukraine et de la Crimée fait la « une » des journaux occidentaux comme russes, la rédactrice en chef du site lenta.ru, Galina Timchenko, est licenciée par le nouveau propriétaire du site, Aleksandr Mamut. Cette sanction intervient à la suite d’un « avertissement » de Roskomnazdor reçu par le journal. Dans une interview réalisée en Ukraine avec l’un des leaders du mouvement nationaliste ukrainien « Pravij sektor » (Secteur de droite), l’envoyé spécial de lenta.ru, Ilya Azar, a inséré un lien vers les propos d’un des responsables de ce mouvement. Ce lien et la citation auquel il renvoie sont considérés par l’organe de surveillance des médias comme « extrémistes ». Dès réception de cet avertissement, le lien est retiré du site. Mais Galina Timchenko est contrainte d’annoncer quelques heures plus tard son licenciement à la demande du propriétaire de la compagnie « Aficha-Rambler-SUP », qui réclame aussi le départ de Ilya Azar. Galina Timchenko, en poste depuis plus de dix ans, est remplacée par Aleksei Goreslavskij, jusqu’alors en charge de la communication extérieure de la holding (il avait antérieurement travaillé pour le site pro-Kremlin vzgliad.ru et pour l’agence Interfax). Les journalistes dénoncent cet acte de censure et quittent en masse la rédaction. 34 d’entre eux démissionnent, témoignant de leur solidarité à l’égard de leur rédactrice en chef. De nombreux journalistes d’opposition (Ivan Krasilchik d’Aficha, Mikhail Zygar, de Dojd…) affichent leur soutien à Galina Timchenko tout en soulignant les difficultés et les pressions politiques croissantes qui s’exercent sur la presse indépendante en Russie. 

Alors qu'aucun observateur international n'est présent, les résultats du scrutin donnent 96,8% des voix favorables au rattachement à la Russie. Le 18 mars, l'Assemblée fédérale à Moscou statue sur l'incorporation de la Crimée et de Sébastopol comme nouveaux sujets de la Fédération de Russie. Cette annexion s'accompagne d'une réorganisation des infrastructures et des échanges numériques dans la péninsule. Les fournisseurs d'accès locaux sont progressivement déconnectés des réseaux ukrainiens et connectés aux réseaux russes. 

Les sanctions sont introduites à l'encontre de la Russie par les Etat-Unis et les pays de l'UE à la suite du conflit en Ukraine. Le 20 mars 2014 la Russie introduit des contre-sanctions en réaction. Cet échange de sanctions lancera la réflexion des gouvernants russes sur la nécessité de prendre des mesures de protection du segment russe du Web qui devrait rester fonctionnel en cas de "coupures de l'extérieur". 

Le premier ministre russe Dmitry Medvedev dévoile publiquement son intention d'ouvrir à Rostelecom une porte d'entrée directe en Crimée. Un chantier s'ouvre alors pour installer un câble de 46km au fond du canal de Kertch, pour relier la Crimée à la région de Krasnodar. Cela permet alors au trafic russe d'être livré en Crimée. Cependant, à cause des sanctions internationales, Rostelecom ne peut pas opérer ouvertement en Crimée et crée donc une annexe appelée Miranda-Media. Or, les FAIs de Crimée sont réticents à se "brancher" dessùs, notamment pour des raisons techniques (lenteur, perte de connectivité) et économique (les accords avec Miranda-Media sont plus chers). Jusqu'en juillet 2017 alors, un "interrègne" s'installe alors en Crimée, où certains FAIs continuent à utiliser les canaux ukrainiens (câbles qui relient le nord de la péninsule avec le sud de l'Ukraine) alors que les autres passent sous les infrastructures russes et les accords de transit et peering avec les FAIs russes.

Le conseil d'administration de VKontakte démet Pavel Durov de ses fonctions de CEO de l'entreprise, prétextant la lettre de démission présentée par Durov le 1er avril 2014 – qui était, selon ce dernier, un poisson d'avril. Durov suggère que son éviction est liée à son refus de transmettre les informations personnelles d'utilisateurs de la plateforme, en particulier dans le contexte de la crise ukrainienne et du mouvement de protestation Euromaidan. 

Suite à son éviction en tant que dirigeant-fondateur de la plateforme VKontakte, Pavel Durov décide de quitter immédiatement la Russie.

La loi impose aux propriétaires des sites Internet ou auteurs de blogs ayant une audience supérieure à 3000 utilisateurs par jour de se faire enregistrer auprès de Roskomnadzor. Ils sont ainsi soumis à la même réglementation que celle appliquée aux médias numériques. Les blogueurs sont tenus d'indiquer en ligne leurs noms, prénoms et adresses, de stocker les données personnelles de leurs publics sur le territoire de la Russie, de mettre ces données à la disposition de RKN et des organes de maintien de l’ordre à leur demande. Toutefois, le registre des blogueurs reste assez mince et n’inclut que des ressources russes hébergées par le réseau social VKontakte. La loi a été reconnue caduque en 2017 sur l’initiative du gouvernement.

Rostelecom rachète les infrastructures des opérateurs Ukrainiens Datagroup, Atracom et une troisième entreprise non-spécifiée. Rostelecom met ainsi la main sur eviron 2000 km de câbles dont la valuer avoisinerait les 30 millions de dollars américains. Il s'agit du début d'une série d'arrangements importants entre Rostelecom et les acteurs du marché des services télécom criméen.

À la suite de l'entrée en vigueur en 2015 de la loi "sur la localisation des données personnelles des citoyens russes", les compagnies technologiques, entre autres acteurs du marché telecom et IT, se voient obligées de localiser leurs serveurs en Russie. Selon les militants des droits numériques, cette loi a pour objectif de simplifier aux autorités russes l'accès aux données et contenus des échanges entre usagers. Ces dispositifs législatifs complètent ceux déjà en vigueur autour des boîtiers SORM. C'est à partir de ce moment que les formateurs en sécurité numérique, ainsi que différents experts en libertés numériques amorcent un véritable travail de "réorientation" des représentants de la société civile vers des outils de communication et stockage de l'information plus sécurisés (Google mais aussi Free and Open source software) que les services de Yandex, Mail.ru, Vkontakte etc. On peut dire que cette loi, outre celles déjà existantes, a pour effet un progressif changement dans les pratiques (empowerment) des représentants de la société civile ayant accès aux formations en sécurité numérique. 

L'opérateur ukrainien Ukrtelecom, sort du conglomérat SCM appartenant au milliardaire ukrainien Rinat Akhmetov. l'opérateur a reenregistré son antenne criméenne en accord avec la législation russe, sous le nom "Nashtelecom". Cet arrangement économique et juridique n'est qu'un exemple dans la série d'agencements ayant touché le marché de télécommunications suite à l'annexion de la Crimée par la Russie. 

MediaZona est un média russe alternatif créé par deux membres des Pussy Riot en septembre 2014. Animé par une rédaction d'une trentaine de journalistes en 2020, le site couvre l'actualité judiciaire, policière et pénale en Russie. Il travaille en partenariat avec le groupe Zona Prava qui défend les droits des prisonniers. L'équipe éditoriale entend lutter contre la censure qui pèse sur l'espace public russe et couvrir les questions ignorées par les médias officiels. 

Mail.ru rachète les 48% de parts restantes de VKontakte à United Capital Partners et devient seul propriétaire de la plateforme.

Le média en ligne Meduza est lancé à Riga, en Lettonie, par Galina Timchenko, l'ancienne rédactrice en chef du site lenta.ru. La création de ce nouveau média est une réponse aux pressions politiques ayant conduit au licencement de Galina Timchenko en mars 2014. La rédaction est installée en Lettonie, dans l'Union européenne, par mesure de protection et de distanciation à l'égard des institutions de contrôle russes . Si la rédaction est basée à Riga, de nombreux journalistes sont présents en Russie pour y réaliser des enquêtes et investigations. Le média effectue aussi un travail de sélection des nouvelles et textes russophones, se présentant comme un agrégateur d'informations non automatisé (à la différence du classement automatique de Yandex.Novosti). 

Suite à l'explosion ayant endommagé les lignes de haute tension au nord de la péninsule, la Crimée reste en partie sans électricité et sans Internet. En réponse ces dégradation, la Russie a decrété  l"état d'urgence" sur la péninsule occupée. Il s'agit la de plus grande manifestation de l'idée de "blocage énergétique" partagée par des militants pro-ukrainiens et par une partie de la communauté des tatars de Crimée. La Russie a commencé à classifier tous les articles qui appellent au blocage enérgétique de la Crimée en tant que "matériaux extrémistes", condiosant par conséquent au blocage de nombreux médias pro-ukrainiens et médias des tatars de Crimée.

Le 13 mars 2014, le site d'information en ligne grani.ru est placé sur le registre des stites interdits pour "incitation à des actions illégales et participation à des événements menaçant l'ordre public". Sur demande de Roskomnadzor, tous les fournisseurs d'accès internet doivent bloquer le site sur le territoire russe. Deux autres sites sont bloqués par la même décision : ej.ru et kasparov.ru. Ce blocage est décidé en vertu de la loi dite "Lougovoï" entrée en vigueur le 1er février 2014. Elle permet de bloquer des sites sans avertissement préalable. 

L'affaire a été ouverte par le FAS à la demande de la compagnie Yandex (qui s'est vu refuser le statut de "tiers"), d'abord en vertu de l'article 14 de la loi "sur la concurrence" (concurrence déloyale), puis de l'article 10 de la loi "sur la protection de la concurrence" (abus de position dominante).
Le 14 septembre 2015, le FAS a jugé Google en violation de la loi sur la concurrence et coupable d'abus de sa position dominante sur le marché des magasins d'applications Android préinstallées. Le tribunal de deuxième instance n'a pas satisfait l'appel de Google. La société a payé une amende de 438 millions de roubles et a dû retirer le logiciel préinstallé sur ses smartphones, donnant ainsi la possibilité aux utilisateurs d'Android d'utiliser des moteurs de recherche tiers.


La loi Fédérale N 363-FZ apporte plusieurs modifications à la législation antipirate datant du 01.08.2013. Elle étend notamment l'action de la loi à toute production intellectuelle et artistique hormis la photographie qui bénéfécie d'un régime particulier, et permet de bloquer de manière permanante des sites qui enfreignent les droits d'auteur de manière répétée.

Le Président Poutine promulgue une loi dite "Sur les organisations indésirables". Ce texte permet aux autorités russes d'interdire toute activité aux organisations étrangères installées en Russie. Selon les termes de la loi, "L'activité d'une organisation non gouvernementale étrangère ou internationale, représentant une menace aux fondements constitutionnels de la Fédération de Russie, la capacité de défense du pays ou la sécurité du gouvernement peut être reconnue indésirable". L'OSCE s'inquiète d'une "formulation vague et imprécise" qui restreint les droits démocratiques, dont la liberté d'expression et la liberté de la presse. Les employés des organisations indésirables risquent jusqu'à six ans de prison ou peuvent se voir interdire d'entrée sur le territoire russe. 

En octobre 2015, Max Schrems -- le directeur de l'initiative Europe vs. Facebook qui a pour vocation de pousser Facebook à se mettre enfin en conformité avec la legislation sur la protection des données -- obtient l’invalidation, par la Cour de justice de l’Union européenne, de l’accord baptisé Safe Harbor, qui encadrait le transfert des données des internautes européens vers les États-Unis et leur utilisation par de nombreuses entreprises américaines.

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Suite au blocage définitif de Rutracker, le site de torrents le plus utilisé par les usagers russophones, l'ONG Roskomsvoboda lance une campagne de protestation contre ce qu'elle perçoit comme le début d'un processus liberticide et comme un précédent ouvrant la voie à des usages abusifs de blocages par Roskomnadzor. Roskomsvoboda recueille 13 000 signatures pour faire appel de la décision du tribunal, et exprime également l'intention de contester la loi auprès du Tribunal Constitutionnel de la Fédération de Russie ainsi qu'auprès de la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
L'appel est néanmoins rejeté par la Cour de cassation et par la Cour suprême.


L'opérateur de l'un des trackers des plus utilisés par des usagers russophones, Dreamtorrent Corporation, qui jusqu'ici avait une politique active d'arrangement à l'amiable avec les ayants droit, a été attaqué en justice par la maison d'édition Eksmo. Le tribunal a statué en faveur d'un blocage définitif du site, ce qui a marqué le début du vérouillage actif de ressources "pirates". Le blocage de ce site a également donné lieu à l'action publique des usagers de Rutracker, portée par Roskomsvoboda, et à la popularisation des moyens de contournement des blocages, mis en place par l'équipe de Rutracker.

Depuis son émigration en France en 2015, la rédactrice en chef de grani.ru cherche une solution pérenne pour maintenir le site de son média disponible pour les lecteurs en Russie. Son départ de Russie fait suite à la décision de blocage de grani.ru et par la crainte éprouvée par la journaliste de faire l'objet de persécutions. À Paris, elle collabore étroitement avec l'organisation Reporters sans frontières qui l'aide à créer un miroir sur Google Cloud Platform impossible à bloquer sans bloquer tout Google. Cette technique a déjà été expérimentée par les défenseurs des libertés numériques en Chine. 

Le premier hackathon en journalisme de données est organisé à Moscou à l'initiative du Centre des inititatives civiles d'A. Koudrin et de la Haute école d'économie. Le jury du hackathon est composé du directeur de la compagnie Journalism +++ Nicolas Kayser-Brill, du doyen de la Faculté des médias du Haut collège d'économie Andrei Bystritskij, du fondateur d'Ekho de Moscou Sergei Korzun, du directeur de la compagnie SocialDataHub Artur Khatchuian et de la spécialiste du journalisme de données Maya Stravinskaia. 13 équipes sont constituées et produisent 13 enquêtes sur les financements publics aux médias. D'après Dmitrij Kolezev, du media znak.com, "Si vous pensez que le journalisme est mort et que tout va mal dans le monde des médias, il y a une bonne nouvelle. (...) Une génération de stringers et d'équipes s'est constituée qui est prête à remuer la boue et à trouver la vérité. (...) Même Roskomnadzor ne peut les entraver". Le journalisme de données est considéré comme une réponse pour contourner la surveillance des institutions de contrôle médiatique. 

Le 9 mars 2016, un minibus transportant des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme russes est attaqué violemment à la frontière entre la Tchétchénie et l’Ingouchie.  À l’initiative des victimes, et notamment d’un correspondant du média en ligne MediaZona, une trentaine de journalistes se réunit à Moscou pour fonder un Syndicat indépendant des journalistes et des travailleurs des médias. Il est officiellement enregistré auprès du ministère de la Justice en 2017, revendique près de 380 membres au début de l’année 2019 et compte 2000 abonnés sur sa chaîne Telegram en 2020 . Les membres du syndicat défendent les droits professionnels des journalistes dans un contexte où leurs difficultés politiques s’accompagnent d’une fragilité croissante de leur statut et de leurs droits collectifs. 

Le journal Novaya Gazeta participe à l’enquête sur les Panama Papers. Les 11 millions de documents issus des fuites sont traités par Reconnaissance optique des caractères (OCR) et sont transformés en immense base de donnée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Novaya Gazeta participe à la publication des documents liés à la partie russe. Les journalistes découvrent les dossiers de proches du président russe, du dirigeant d'une compagnie d'Etat, de députés de la Douma, de gouverneurs et de hauts dirigeants des ministères de force. Le journal est accusé de vouloir "déstabiliser la situation" en période pré-électorale. 

Le règlement no 2016/679, dit règlement général sur la protection des données (RGPD, ou encore GDPR, de l'anglais General Data Protection Regulation), est un règlement de l'Union européenne qui constitue le texte de référence en matière de protection des données à caractère personnel. Il renforce et unifie la protection des données pour les individus au sein de l'Union européenne.

Après quatre années de négociations législatives, ce règlement a été définitivement adopté par le Parlement européen le 27 avril 2016. Ses dispositions sont directement applicables dans l'ensemble des 27 États membres de l'Union européenne à compter du 25 mai 2018. 

Ce règlement remplace la directive sur la protection des données personnelles (95/46/CE) adoptée en 1995 (article 94 du règlement) ; contrairement aux directives, les règlements n'impliquent pas que les États membres adoptent une loi de transposition pour être applicables.

Les principaux objectifs du RGPD sont d'accroître à la fois la protection des personnes concernées par un traitement de leurs données à caractère personnel et la responsabilisation des acteurs de ce traitement. Ces principes pourront être appliqués grâce à l'augmentation du pouvoir des autorités de contrôle.

Andrei Bubeyev a été emprisonné pendant deux ans et trois mois pour avoir partagé un post publié à l'origine par le journaliste russe Boris Stomakhin avec le texte "La Crimée, c'est l'Ukraine" sur VKontakte en 2016. Le tribunal a qualifié le poste d'extrémiste et d'incitation au séparatisme. Bubeyev, un ingénieur en mécanique de la région de Tver, a plaidé son innocence. Bubeyev avait été précédemment reconnu coupable d'extrémisme pour avoir diffusé sur les médias sociaux une vidéo qualifiant la Russie d'"agresseur faciste".



Le pont dit "energétique" reliant la Crimée à la Russie est mis en fonctionnement. La fin de ce chantier marque une étape importante dans l'annexion infrastructurelle de la Crimée par la Russie, notamment parce que ce pont permet de "débrancher" la Crimée des installations électriques ukrainiennes la rendant énergétiquement indépendante de l'Ukraine. Ce pont est également utilisé comme deuxième voie pour les câbles optiques fournissant le traffic Internet russe en Crimée. Un deuxième grand opérateur, appelé Uzhniye Magistralnye Linii Svyazi, est alors crée, à l'initiative d'un groupement des petits et moyens FAIs de Crimée, afin de contrer le monopole de Miranda-Média (filiale de Rostelecom en Crimée) et proposer une source alternative de trafic dit "upstream" pour les petits FAIs locaux.

La Douma d'Etat adopte une loi sur les agrégateurs de nouvelles (208-FZ "Sur l'introduction d'amendements à la loi "sur l'information" et au Code des infractions administratives de la Fédération de Russie). La loi oblige les agrégateurs de nouvelles à vérifier la véracité des informations publiées, à l'exception des informations provenant de médias officiellement enregistrés auprès de Roskomnadzor. Seuls des citoyens de nationalité russe peuvent etre propriétaires d'un agrégateur de nouvelles. L'adoption de cette loi oblige l'agrégateur Yandex.novosti a modifier ses relations avec les médias dont il agrège les nouvelles. Il cesse toute collaboration avec les médias qui ne sont pas enregistrés auprès de Roskomnadzor. 

Les deux lois, 374 FZ et 375 FZ (dites Yarovaya du nom de la député qui les soutient) introduisent des modifications respectivement à la loi fédérale sur la lutte contre le terrorisme et au Code pénal et au Code de procédure pénale. Ces amendements obligent notamment les opérateurs de téléphonie mobile à garder les informations sur les appels pendant une durée de six mois. Les Fournisseurs d'accès internet doivent sauvegarder les données de trafic des utilisateurs et fournir aux services gouvernementaux (Police, FSB, Justice) à leur demande, les données personnelles des utilisateurs et, le cas échéant, les contenus de leurs messageries électroniques. La mise en oeuvre de la loi est reportée à plusieurs reprises en raison des coûts très élevés qu'elle implique, notamment concernant l'achat d'espaces de stockage complémentaires en Russie. 

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouclier_de_protection_des_données_UE-États-Unis

Le bouclier de protection des données UE-États-Unis (en anglais : EU-US Privacy Shield) est un accord dans le domaine du droit de la protection des données personnelles, qui a été négocié entre 2015 et 2016 entre l'Union européenne et les États-Unis d'Amérique. Il n'est plus reconnu comme offrant une protection adéquate depuis le 16 juillet 2020, et ne peut donc plus servir de fondement à un transfert de données personnelles de l'Espace économique européen vers les États-Unis d'Amérique.

La responsable du service « Yandex.Novosti » Tatiana Isaeva, qui occupait ce poste depuis 2012, annonce sa démission de l'entreprise. Cette décision fait suite à l'adoption de la loi sur les agrégateurs de nouvelles qui encadre le fonctionnement de Yandex.Novosti. Elle explique sa décision par le fait que son travail pour Yandex.novosti a perdu de l'intérêt après l'adoption de la loi sur les agrégateurs et le départ de nombreux rédacteurs en chef de médias russes importants. 

L'OZI, créé en 2016 en réaction à la série de lois restrictives encadrant le RuNet, a mis en place des outils de mesure pour faire régulièrement le point sur la situation de l'internet en Ruusie : l'Internet Freedom Index (qui évalue le degré de liberté en ligne) depuis 2016, et la Map of Repressions depuis 2019, répertoriant et géolocalisant sur le territoire russe les procès et sanctions pénales ou administratives résultant de publications en ligne d'utilisateurs russes



Selon Google Transparency Report, au second semestre 2020, la compagnie a reçu 18 700 demandes des autorités russes, principalement liées à des violations de droits d'auteur (51 %) et à des questions de sécurité nationale (19 %). Google a reçu plus de 26 000 demandes dans le monde entier. Ainsi, la Russie représente-t-elle plus de la moitié de l'ensemble des demandes. Selon les données officielles de Google, en 2020, la compagnie a satisfait 96,2 % de ces demandes.
Avant 2012, la Russie ne figurait même pas dans le top-15 des pays demandeurs de suppression de contenus. A partir de 2013, elle se retrouve dans le top-7, et à partir de 2016, elle tient le leadership.
Ce qui contribue à cette recrudescence de demandes en Russie, sont ses évolutions législatives, permettant, depuis 2012, de bloquer les contenus sans décision de tribunaux (un simple ajout dans la "liste noire" des sites interdits suffit), pour un nombre croissant de motifs juridiques, et sur demande d'un nombre croissant de tutelles de pouvoir. 
Une autre raison serait un changement du contexte politique en 2020 : l'empoisonnement en août 2020 d'Alekseï Navalny, le retour en Russie le 17 janvier 2021 suivi de son emprisonnement ainsi que des protestations de soutien à ce politique.
Toutefois, la décision de bloquer l'ensemble de services de Google n'est pour le moment pas d'actualité car l'économie russe est trop intégrée dans le monde. Le blocage de certains contenus reste donc le principal outil de censure, devenu encore plus efficace depuis la mise en place de nouveaux dispositifs TSPU (DPI) au printemps 2021 permettant de filtrer le contenu et de ralentir le trafic de certains services de façon ciblée

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À la suite de la campagne de Navalny pour les élections présidentielles de 2018, entamée en 2016, les autorités russes prennent conscience du rôle politique de Youtube dans le pays, notamment auprès de la jeune population qui se politise via les vidéos de FBK et de Navalny, mais aussi d'autres blogueurs russes, et se mobilise activement en soutien de Navalny en 2017. En conséquence, les autorités cherchent à contraindre Google et Youtube à filtrer et bloquer les contenus qualifiés d' "illégaux", comme par exemple la publicité politique de FBK sur Youtube. 

Le Roskomnadzor introduit "Revizor", un système pour automatiser le contrôle des blocages des sites, déployé par l'entreprise russe MFI Soft spécialisée en la fabrication des boîtiers SORM. Les FAIs sont obligés de l'installer sur leurs réseaux. Revizor envoie des requêtes vers les sites de la liste noire et vérifie leur accessibilité. En cas de non-blocage, les FAIs reçoivent une amende. 

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La campagne électorale d'Alexei Navalny a été en grande partie rendue possible par Youtube. Confronté à l'impossibilité de prendre la parole dans les médias officiels, Navalny s'est d'abord fait connaître par sa critique de la corruption en tant que blogueur sur Live Journal. En pleine campagne présidentielle, entamée en 2016 pour des élections en 2018, Navalny crée son propre média, Navalny Live, sur Youtube et organise à travers celui-ci la communication en contournant les limites imposées par la censure. 
Au cours des années 2000, la popularité des services de Google commence en effet à croître, Youtube devenant l'une des plateformes les plus utilisées en Russie : elle est investie par les blogueurs, les militants politiques et les journalistes indépendants. Dans le cadre du renforcement du contrôle sur la société et l’internet à partir de 2012, les autorités russes commencent à imposer des contraintes aux entreprises, y compris étrangères, qui régissent l'internet en Russie.


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La Douma d'Etat adopte  l'amendement "sur les agrégateurs de nouvelles" à la loi fédérale 208-FZ. Entre autres dispositions, les agrégateurs de nouvelles ayant plus d'un million de visiteurs par jour seront tenus responsables du contenu des informations diffusées si celles-ci ne proviennent pas de médias dûment enregistrés en Russie auprès de Roskomnadzor. Par ailleurs, seuls des citoyens ou entreprises russes pourront détenir de tels agrégateurs. Cette loi régule en particulier l'activité de l'agrégateur de nouvelles Yandex.novosti qui publie sur la page d'accueil de Yandex une sélection des cinq nouvelles les plus importantes du moment. L'adoption de cette loi fait suite à une controverse sur la partialité des nouvelles publiées par Yandex.novosti. 

Le décret, publié sur le site officiel du président d'Ukraine, bloque l'accès pour trois anx aux principaux réseaux sociaux et plateformes russes : V Kontakte, Odnoklassniki, yandex.ru. Les fournisseurs d'accès internet sont chargés de la mise en oeuvre de ces blocages. Les grandes chaînes de télévision russes (TV Centr, NTV, TNT, RenTV) sont aussi interdites de diffusion en Ukraine.  

"On vam ne dimon" (Ne l'appelez pas Dima) est un film documentaire produit par la Fondation de lutte contre la corruption (FBK) dirigée par A. Navalny. Diffusé en mars 2017 sur Youtube, le film atteint 36 millions de vues en septembre 2020. Il affirme que Dmitri Medvedev, qui exerce alors les fonctions de premier ministre, est impliqué dans des réseaux de corruption à travers des fondations de bienfaisance et des sociétés-écrans. Le premier ministre est soupçonné de posséder de somptueuses villas obtenues grâce au détournement de l'argent public. L'enquête de FBK a été menée grâce à l'analyse de données collectées en ligne, selon la méthode dite OSINT (Open source investigation). 

Rouslan Sokolovski, 21 ans, étudiant en droit, a été poursuivi après avoir publié une vidéo sur sa chaîne YouTube, dans laquelle il jouait au jeu Pokemon Go dans une église orthodoxe (l'Eglise de Tous-les-Saints) à Ekaterinbourg - à l'aide d'une application mobile. Rouslan Sokolovski a été condamné à 3,5 ans avec sursis pour "insulte aux sentiments des croyants" (article 148, paragraphe 2, du code pénal) et "incitation à la haine ou à l'inimitié, ainsi que humiliation de la dignité humaine" (article 282 du code pénal). Le 5 juillet 2017, le tribunal régional de Sverdlovsk a examiné l'appel de l'avocat Alexei Boushmakov contre la condamnation de Rouslan Sokolovski et a réduit sa peine à 2 ans et 3 mois avec sursis.

En réponse à l'occupation de la Crimée et de l'Est de l'Ukraine par la Russie, et à la censure des médias ukrainiens, le président ukrainien Poroshenko publie un ordre qui oblige les FAI ukrainiens de bloquer les services russes comme Mail.ru, Vkontakte, Yandex, Odnoklassniki et autres. Ce blocage suscite néanmoins des débats chez des FAIs et utilisateurs. Certains fournisseurs d'accès, comme Net Assist, affirment qu'aucun acte de censure sur Internet n'est justifié et que les blocages sont une "arme du Kremlin", en opposant un Internet ukrainien libre au RuNet contrôlé. Pour les internautes ukrainiens cet évènement n'est pas sans conséquences car nombreux ukrainiens utilisent alors Vk pour leur business et pour leurs communications privées. Une grande migration vers Facebook, ainsi que l'usage croissant de Tor et des VPN sont observés.

Entre le 28 mai et le 9 juin 2017, une série d'attaques DNS a été menée par des acteurs divers, dont Vladislav Zdolnikov, développeur proche d'A. Navalny. L'attaque DNS se base sur une faille connue dans le fonctionnement du système automatique Revizor : il suffit de changer les paramètres DNS d'un site bloqué en modifiant l'adresse IP associée pour que Revizor rajoute cette nouvelle adresse IP dans la liste noire, ce qui conduit à son blocage par les fournisseurs d'accès internet (qui reçoivent une nouvelle liste noire des IP toutes les heures). Ce type d'attaque a mené au blocage temporaire de nombreux sites, dont  le site de Roskomnadzor lui-même, Yandex, V Kontakte, Odnoklassniki, Wiki, Sberbank, NTV, Nag.ru, Avito et autres ressources populaires. Même si les attaques n'ont pas toutes été attribuées, certains auteurs ont laissé des liens dans l'enregistrement DNS qui mènent à des sites contenant des critiques de Roskomnadzor. 

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En Ukraine, plusieurs perquisitions avec saisie de serveurs et autres installations matérielles ont été menées dans les locaux de plusieurs fournisseurs d'accès internet. Ces perquisitions font suite au décret du président ukrainien Poroshenko interdisant toute collaboration économique avec les territoires occupées par la Russie et en infraction duquel ces FAI auraient maintenu une fourniture internet à la Crimée. 

Au lendemain de l'entrée en vigueur de ce decret, de nombreux services russes  comme VK, Yandex, Mail.ru et autres sont devenus innaccesibles en Crimée marquant la fin de la période de "l'interrègne" suite auquel l'Ukraine coupe definitivement l'accès internet à la Crimée.

La troisième version de la "législation antipirate" (loi 156-FZ) vient compléter les deux versions précédentes (celle de 2013 et celle de 2015). L'amendement précise notamment le rôle des moteurs de recherches qui sont désormais obligés d'exclure des ressources "pirates" des résultats de recherche. Par ailleurs, l'amendement étend l'action de la loi aux sites-miroirs.

Suite à l'adoption de la loi sur les "organisateurs de la diffusion de l'information", les moteurs de recherche, les messengers et les réseaux sociaux doivent se conformer à des règles apparentées à celles qui régissent les médias. Ils doivent conserver l'ensemble des contenus publiés durant six mois et les présenter aux organes de sécurité à la demande de ces derniers. Ces dispositions concernant les acteurs russes (V Kontakte, Yandex, Odnoklassniki...). En revanche, une partie des moteurs de recherche étrangers comme Google ne sont pas concernés par cette loi (alors que Twitter l'est). Pour de nombreux experts et acteurs défendant les libertés numériques, l'application différenciée de cette loi montre les négociations existantes entre les autorités russes et différentes compagnies, à la fois russes et étrangères, avec pour conséquence un traitement à géométrie variable. Roskomnadzor tient à jour le registre des "organisateurs de la diffusion de l'information".

La loi 97-FZ, adoptée en 2014, a été annulée dans la partie concernant l'enregistrement des blogueurs auprès de Roskomnadzor.  

En septembre 2017, à la suite d’une demande du FSB, Roskomnadzor (RKN) envoie des lettres aux opérateurs de plusieurs régions russes (Kourgan, Lipetsk, Vladimir, Tchita) leur notifiant l’absence de certification des serveurs (équipements) de Google Global Cache (GGC) passible d’amende (appliquée aux opérateurs) de 300 000 roubles en vertu du code administratif russe (article 13.6) et de la loi 126 "Sur la communication". La première amende est appliquée à Tchita par l’antenne régionale de RKN. Les défenseurs des libertés numériques réagissent par la critique de l'illettrisme technique de Roskomnadzor, incapable de faire une distinction entre “un moyen de communication”, auquel s’applique la loi 126, et “le service de communication” (système de gestion de la qualité des services de communication) que sont en réalité les GGC. A leur avis, cette nouvelle attaque contre Google de la part du FSB, par l’intermédiaire de Roskomnadzor, vise à ralentir Youtube (dont la vitesse de téléchargement des contenus avait été sensiblement renforcée grâce à GGC) la veille des élections présidentielles de 2018. L'affaire n'a pas eu de suite : il a été reconnu que la certification de GGC ne peut avoir lieu que sur la base volontaire. 

La loi interdit l'utilisation de VPN et d'outils d'anonymisation pour accéder à des contenus interdits en Russie. Les propriétaires de ces outils ont trois jours pour bloquer l'accès aux contenus interdits. La loi donne au FSB le pouvoir d'établir la liste des VPN et des services d'anonymisation interdits afin de les inclure dans le registre tenu par Roskomnadzor. Elle oblige aussi ces services à partager les données de leur trafic. La loi pourrait permettre à RKN de bloquer l'accès des utilisateurs aux contenus interdits et aux services d'anonymisation. Les opérateurs de communication limitent l'accès aux contenus interdits grâce au système DPI, qui filtre le trafic. Roskomnadzor collabore aussi avec les grands acteurs de l'internet russe comme le laboratoire Kaspersky, mail.ru et Yandex pour filtrer le trafic. 

Le 25 novembre 2017, les lois sur "l'information, les technologies de l'information et la défense de l'information" et sur "les médias d'information de masse" sont amendées. Les nouvelles dispositions définissent la notion de "média-agent de l'étranger". Le ministère de la Justice peut attribuer ce statut à tout média russe publiant en Russie et recevant un financement d'organismes internationaux. Il est dès lors soumis aux mêmes règles que les associations "agents de l'étranger" (obligation de mentionner son statut sur ses publications, sous peine d'amendes, contrôle de ses financements...). La loi est officiellement adoptée en réponse aux exigences du ministère de la justice des Etats-Unis qui ont déclaré les médias gouvernementaux Russia Today et Spoutnik "agents de l'étranger". 

Ekaterina Mizullina, fille d'Elena Mizullina, députée conservatrice de la Douma d'Etat. devient directrice de la Ligue pour un internet russe, en remplacement de Denis Davydov.  Elle prend la tête de cette association pro-gouvernementale, chargée du développement du cybervigilantisme au service des organes de sécurité russes.

Le média d'investigation The Insider est reconnu comme agent de l’étranger par une décision du ministère russe de la Justice du 5 décembre 2017. Le 15 avril 2022, Roman Dobrokhotov, le rédacteur en chef de ce média, est inscrit à titre personnel sur le registre des "agents de l'étranger". 

Le 5 décembre 2017, le ministère de la Justice de la Fédération de Russie déclare les médias suivants "agents de l'étranger" :
- Golos Ameriki (La voix de l'Amérique)
- Radio Svoboda
- La chaîne de télévision "Nastoiachtchee vremiâ"
- le service tataro-bachkir de Radio Svoboda (Azatliq Radiosi)
- Sibir'-Realii
- Idel-Realii
- Faktograf
- Kavkaz-Realii
- Krym-Realii
Ces médias sont inscrits dans le registre tenu par le ministère de la Justice. Ils doivent se conformer aux dispositions de la loi adoptée le 25 novembre 2017.

Le Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act ou CLOUD Act (H.R. 4943) est une loi fédérale des États-Unis adoptée en 2018 sur l'accès aux données de communication (données personnelles), notamment opérées dans le Cloud. Elle modifie principalement le Stored Communications Act de 1986 en permettant aux instances de justice (fédérales ou locales, y compris municipales) de contraindre les fournisseurs de services établis sur le territoire des États-Unis, par mandat ou assignation, à fournir les données relatives aux communications électroniques des citoyens et résidents US, stockées sur des serveurs, qu'ils soient situés aux États-Unis ou dans des pays étrangers. Critiquée par certaines associations de défense de la vie privée, cette loi permet notamment aux instances de justice américaines de solliciter auprès des opérateurs les communications personnelles d'un individu sans que celui-ci en soit informé, ni que son pays de résidence ne le soit, ni que le pays où sont stockées ces données ne le soit.

Le système automatique Revizor, introduit pour automatiser la vérification du blocage des sites par les fournisseurs d'accès internet (FAI) en Russie, change son mode de fonctionnement. Désormais il analyse les addresses IP associées aux noms de domaine qui figurent sur la liste noire établie par Roskomnadzor en mettant à jour la liste, qui est par la suite renvoyée aux FAIs. L'automatisation des mises à jour des adresses IP ouvre une possibilité technique d'attaques connues sous l'appellation "guérilla DNS" (ou "attaque DNS"). 

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Le scandale Facebook-Cambridge Analytica ou la fuite de données Facebook-Cambridge Analytica renvoie aux données personnelles de 87 millions d'utilisateurs Facebook que la société Cambridge Analytica (CA) a commencé à recueillir dès 2014. Ces informations ont servi à influencer les intentions de vote en faveur d'hommes politiques qui ont retenu les services de CA. À la suite de la révélation de la fuite, les publics américain et britannique ont exprimé leur indignation. En mars 2018, The New York Times, The Guardian et Channel 4 News rapportent plus de détails sur la fuite de données grâce aux révélations de l'ancien salarié de Cambridge Analytica, Christopher Wylie, qui a fourni des éclaircissements sur la taille de la fuite, la nature des données personnelles et les échanges entre Facebook, Cambridge Analytica et des personnalités politiques qui avaient retenu les services de CA.
Sur le rôle de la Russie :
In 2018, the Parliament of the United Kingdom questioned SCL Group director Alexander Nix in a hearing about Cambridge Analytica’s connections with Russian oil company, Lukoil. Nix stated he had no connections to the two companies despite concerns that the oil company was interested in how the company's data was used to target American voters. Cambridge Analytica had become a point of focus in politics since its involvement in Trump's campaign at this point. Democratic officials made it a point of emphasis for improved investigation over concerns of Russian ties with Cambridge Analytica. It was later confirmed by Christopher Wylie that Lukoil was interested in the company’s data regarding political targeting.

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